Juste un peu littéraire 3°

Rocambolesque Causerie


Deronee, dans un cours de M.Derbiel sur l'inspiration, détourne le sujet et dirige la conversation vers un thème davantage subjectif. Ils entament alors un palabre sur une galante affection.


M.Derbiel expose,

— Garde toutes tes idées, essaie d'adapter chacune d'elles à un succès, un triomphe. Cherche encore à t'entourer de gens qui t'inspirent, éloigne-toi de ceux qui ne font que générer de mauvais émois en toi. N'ingurgite pas tes propres états nocifs, apprends à te tourner vers ceux et celles qui peuvent réellement t'aider à parcourir ta voie et qui reconnaissent ta valeur...


— Je vous prie de m'excuser, votre femme est morte Sir ?


Derbiel, se rend compte de la légère impertinence  de Deronee. Mais lui répond,


— Ou-ï, elle est morte d'une grave pathologie de cœur, et je souffre encore de son absence.


Deronee réalise que son Maître a l'envie de retourner à son cours, cependant il continue.


— Et vous n'avez pas pensé à vous remarier, si je peux vous le demander?

— Je me suis fait la promesse de lui vouer le reste de ma vie, même si parfois je désire d'autres femmes ; c'est son souvenir qui me fait me sentir bien, et dans les bras d'une autre je ressens davantage son absence._ C'est vrai, me remarier aurait également apporté une autre figure maternelle à Ilucillé, mais mon cœur me torture à l'idée de la remplacer dans le cœur de notre fille.


Maître Derbiel arrive à en oublier son cours, et s'installe dans un fauteuil puis continue à poursuivre sur ce sujet anticipé.


— En fait, vous savez Deronee, je l'estimerai toute ma vie et l'avoir connu me fait énormément de bien. Elle a toujours su me comprendre et laisser du temps au temps_ elle m'a toujours fait confiance. Avoir eu le mérite de partager son existence, demeure encore l'une des plus belles choses qui puissent m'arriver dans toute ma vie. Assez parler de ma personne, dites-moi jeune homme, vous n'auriez pas de promise.

— Non Monsieur, j'en ai pas. J'ai peur de faire souffrir un cœur, comme dit ma chère mère: le cœur d'une femme est l'un de ses biens les plus précieux, si tu ne peux pas en être responsable, ne t'engages pas. Je m'abstiens encore à entreprendre un tel projet. Je n'ai pas l'appétence d'infliger tout aussi à mon cœur ce statut.

— Vous voulez dire que vous craignez de vous lancer dans un tendre lien.

— En fait Monsieur Derbiel, si une  personne avec laquelle j'aurais décidé de suivre une telle voie choisissait de ne pas me comprendre, et mes efforts à un moment donné_ je ne pourrai plus partager avec elle ce rapport. Je crains que mon ventricule puisse y survivre, je me retrouverais dans une situation favorisant un las considérable.


Maître Derbiel se demande pendant un instant, si le jeune homme sait de quoi exactement, il est en train de parler.


— Vous savez, Deronee, la meilleure façon d'affectionner est de le faire sans regret et préférer à rendre votre rapport humble et respectueux. Dès que vous sachez écouter le vrai sens de ce que dit l'autre, vous pourrez entamer quelque chose de sérieux et durable.

— Si je puis vous reprendre, l'humilité favorise un équilibre dans un fervent ressenti partagé.

— C'est bien que vous l'interprétez de cette manière. Nous allons dire de combattre l'égo en rapport à la taille ou la distinction du sentiment que l'un porte à l'autre, ne jamais comparer vos sentiments. Juste chercher à vraiment comprendre de quelle manière l'un ou l'autre définit ses actions et discours. Ne rien prendre à la légère.


— Donc, vous dîtes M. Derbiel que ce qui est dit peut ne pas avoir une signification conforme  au vrai ressenti, cela semble davantage délicat. Je deviens de plus en plus réticent à suivre un tel destin. Mon cœur est trop fragile, je n'ai pas le ressenti de le faire pleurer juste à cause d'une incompréhension et d'incompatibles discours.

— Tout cela existe jeune homme, si vous remplissez votre part dans le lien, il y aura peu de désinvoltures. Servir son Amour sur un bouquet de lauriers, soyez attentif à ses préoccupations, reconnaissez l'importance des attentions qu'elle aura à vous porter, les plus évidentes également. Parfois ses attentions paraîtront même impertinentes, car elles seront chargées de centaines d'attentes sensibles. Alors, ayez un simple verbe et songez à la sympathie. Et je vous donne ma parole, qu'avec des actions réciproques, qu'aucun de vous deux ne cherchera à nuire au bonheur de l'autre puisque votre bonheur dépendra du sien.


— Et elle s'appelait comment, si je peux savoir?

— Aillé [a.i.lé], elle s'appelait Aillé_ elle eut à me supporter 15 années durant et elle est partie, Ilucillé n'avait que 10 ans.



Loohri PEDRAN_



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